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   - modiel -
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Message  { par modiel

D'accord... C'est un peu ce que je ressentais sans arriver Ă  apposer des mot dessus...

Finalement, Rodrigo écrit un peu à la française alors ! :)

http://www.youtube.com/watch?v=Fjv3troNnRk
http://www.youtube.com/watch?v=p4Tl9ULY ... re=related 
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modiel a écrit : Finalement, Rodrigo écrit un peu à la française alors ! :)
Après Tomas Luis de la Victoria et à l'exception de Juan Crisostomo Arriaga, mais pas moins Sor TOUS les compositeur espagnols et SURTOUT ceux de Albeniz à Ohana (Cristobal Halffter arrete le flux et déja Roberto Gherard avait été un infidèle car son maître Felippe Perdrell trop vieux l'avait envoyé finir ses études chez Arnold Schönberg) sont TRES sérieusement affilié à l'école Française.
EDIT Arriaga et Sor sont de par leur formation affiliés à Scarlatti et Boccherrini et Haydn, Sor à Paris au contact de Chopin Thalberg et les compositeurs de ballet...
Edit 2 de la gourance:
AY Madre!
Tomas Luis de La Victoria est en fait un compositeur très dans la foulĂ©e de l'Ă©cole Franco Flamande, ah ces belges y en a vraiment partout ! 
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Olivier Calmel a écrit : Maintenant entre Debussy et Messiaen les rapports sont assez lointains esthétiquement :D
C'est un peu embêtant car j'écris un peu le contraire finalement et pourtant, on ne peut pas donner tort à Olivier avec deux coups de serpettes dans les tibias, comment se fait-ce gauche ?
Ă mha:
Il faut partir en arrière ou en amont plutôt c'est plus sûr, et remonter à une oeuvre pas très connue de Hector Berlioz, l'enfance du Christ et plus particulièrement une fugue modale( je n'arrive pas à remettre la main dessus) . C'est amusant car Berlioz professait mépriser la fugue mais cette fugue ainsi que celle des étudiants de la "damnation de Faust" sont de beaux exemples de relance dramatique.
Dans l'enfance du Christ, donc oeuvre "dans le style ancien" Berlioz se découvre plus qu'il n'y parait et montre un éclairage harmonique que traditionnellement on ne lui reconnait pas (on néglige ce faisant que la disposition des voix est aussi déterminante parfois que la hardiesse des enchainements, comme par exemple dans les nuits d'été du même).
Berlioz aura une influence très grande sur la "jeune génération de son temps" en particulier Gounod et Saint Saens (je le soupçonne d'avoir utilisé ce dernier comme lecteur à ses ordres car il n'était pas pianiste).
Alors évidemment le Faust de Gounod a été un peu tué par Hergé, mais c'est une oeuvre majeure de la musique Française et c'est comme ça.
Dans cette période un certain Manuel Garcia, ténor de son état et ses deux filles Pauline future Viardot et Malibran débarquent à Paris et rééxploitent, car le filon marche toujours de Fernando Sor au Gypsy kings la veine hispano phrygienne et des mélodies comme la paloma couroucoucoucou (Irradier) :wink: s'imposent abondamment.
Bizet arrive exploite cette veine à son compte avec Carmen, l'oeuvre fait scandale et il meurt seul tous ses amis lui tournent le dos, peu de temps après sa création.
Pendant ce temps en allemagne un certain Robert Schumann "invente" la substitution syntagmatique ou substitution harmonique syntagmatique enfin comment après Beethoven simplifier la sixte napolitaine en virant la dominante et disposer cet accord de II de façon à ce qu'il sonne comme un V fertehen zie ?
Ce faisant il ouvre la voie Ă  de nombreux tours de passe passe chromatique car tout accord devient potentiellement dominante.
Et les français qui en général jouent bien du piano ne peuvent ignorer cela.
De surcroit l'ornementation depuis Bach mais aussi les clavecinistes et luthistes Français est potentiellement chromatisante, cette vision de l'ornement comme perturbation mais aussi note structurante, héritée de J. S. Bach, est revendiqué par tous les compositeurs occidentaux jusqu'à Pierre Boulez.
Et c'est cela qui va progressivement "saler" le mode et créer de nouveaux modes de plus en plus tarabiscotés dont l'école Française se fera championne, après en avoir fini avec sa veine universalisante dans la recherche de modes hindous (Roussel+Alain+Messiaen). (pour ceux qui débarquent ici avec leur hamburger dégoulinant je me permettrai de rappeler que Steve Reich est un élève de Darius Milhaud et les autres avant guerre faisaient le traditionnel pèlerinage chez Nadia Boulanger qui leur faisaient tracer des cercles de quintes).
Il y a donc progressivement une volonté d'integrer le chromatisme et lui donner une sémiotique modale donc diatonique.
Là où la musique Allemande établit une filiation Beethoven/Wagner/Schönberg (il y a plein de théoriciens mais bon ici on a les notres du coup on ne retiendra que Schenker).
En France on en établit une qui en gros s'établit comme suit: Frank/Fauré/Gedalge/Baillif.
Baillif dans son ontroduction à la métatonalité un peu comme Boulez avec la série, dissout la modalité au sens traditionnel pour s'intéresser à la cellule modale complète ou défective dans une geste de compositeur peut être un peu coquet, mais surtout admirable par son oeuvre il écrit des séquences avec 11 notes ;) comme ça il garde une défection sous la main
:D
Ce qui est rigolo c'est cette volonté des compositeurs allemands (avec Schönberg surtout) et français (avec tous) de vouloir éluder "l'accident" appoggiature broderie échappée, retard et j'en passe sûrement en l'intégrant structurellement à l'oeuvre mais d'user de l'ornementation de l'écrire et de s'en délecter.
Avec cette tentative de conclusion : Je rentre diatonique, je sors chromatique et d'une porte Ă  l'autre je reste toujours dans la maison entre Rameau et Boulez.
Un petit addendum àmha ce qui différencie beaucoup plus la musique française, c'est "la magie" je colle mes bouts de tissus ça me fait un arlequin et je vais à la fête avec écoutez "la Dauphine" de Rameau et là vous aures une filiation qui va jusqu'à Boulez en Passant bien sûr par Debussy et Messiaen.

Bon voilà je crois que j'ai fini je ne sais pas si j'ai été clair et je demande la fermeture du compte "./." à la modération.
nb ./. est un hommage Ă  Bernard de Ventadorn "quan veĂŻ la lozeta mover"
 
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Message  { par filmtunes

Selon moi, une facette typique de la musique française c'est l'écriture modale comme chez Ravel et Debussy. On en trouve aussi chez leurs contemporains anglais (par exemple Vaughan Williams et Holst) mais pas chez les allemands, slaves ou italiens.

Petite rectification : le Groupe des Six était composé de Poulenc, Milhaud, Honegger, Auric, Durey et Germaine Tailleferre. Je dois avouer que je n'ai jamais entendu en concert une oeuvre des deux derniers ; pour le moment leur musique semble être tombée dans l'oubli.

Petite devinette : Qui a dit ce qui suit à propos de la musique française ? Et dans quel contexte ?

"Retrouvons notre liberté, nos formes : les ayant inventées pour la plupart, il est juste que nous les conservions ; il n'en est pas de plus belles. Ne nous essoufflons plus à écrire des symphonies, pour lesquelles nous tendons nos muscles sans résultat bien appréciable. Au besoin, préférons-leur l'opérette.[...]
Nous sommes infidèles Ă  la tradition musicale de notre race depuis un siècle et demi. [...] Nous avons demandĂ© pardon Ă  l'univers de notre goĂ»t pour la clartĂ© lĂ©gère et nous avons entonnĂ© un choral Ă  la gloire de la profondeur. Nous avons adoptĂ© les procĂ©dĂ©s d'Ă©criture les plus contraires Ă  notre esprit, les outrances de langage les moins compatibles avec notre pensĂ©e ; nous avons subi les surcharges d'orchestre, la torture des formes, le gros luxe et la couleur criarde[...] Aujourd'hui que s'exaltent toutes les vertus de notre race, la victoire doit rendre aux artistes le sens de la puretĂ© et de la noblesse du sang français.[...]" 
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filmtunes a écrit :Selon moi, une facette typique de la musique française c'est l'écriture modale comme chez Ravel et Debussy. On en trouve aussi chez leurs contemporains anglais (par exemple Vaughan Williams et Holst) mais pas chez les allemands, slaves ou italiens.
Bon puisque je suis encore lĂ ...
filmtunes si je comprends bien la technique modale est française et pas allemande ainsi donc les compositeurs anglais n'ont le droit au chapitre modal qu'après avoir subi l'influence française ??
Au début je croyais que tu t'appropriais mes propos mais après avoir relu ton post je m'apperçois que non et heureusement car MOI jamais je n'aurais affirmé que le chant de reconnaissance d'un convalescent à la divinité dans le mode lydien du XV quatuor de Ludwig van Beethoven est un exemple représentatif de la musiqueFrançaise, mais toi oui.En fait il est plutôt dans le mode , comme on disait à l'époque hyppomixolydien (à vos souhaits)
Ainsi que le tiers des variations sur choral de Johann Sebastian Bach en particulier son admirable messe pour orgue tirée du drittes Klavierübung, chef d'oeuvre notoire de la musique Française s'il en est.
Quand au virginalistes anglais héritiers de Thomas Tallis peupeupeuh une goutte d'eau négligeable dans la chasse d'eau de l'histoire...
Ca n'est pas possible :!:
soit dit en toute courtoisie juste une sainte excitation devant le refus de l'obscurantisme et de l'ignorance.
Quand à la citation de Debussy que tu mets en fin de ton post elle fait partie de la sous littérature revancharde entre 1870 et 1914, et là conformément au règlement intérieur de ce forum, je me permets de suggérer que soient proscrit les posts généralistes relatifs à:
Wagner et l'antisémitisme
Debussy et l'Alsace Lorainne (surtout que depuis le temps le drapeau qui y flotte est BleuBlancRouge queue dĂ» Bonheuuuuuuur :D
Florent Schmitt et Hitler
Richard StrauĂź et Goebels
Et tout aute idée contraire à la concorde bien que représentatif du narcissisme frustré inhérent à la condition même de l'Aâartissttt' façon Salavdor Dali

Bon j'aimerai quand mĂŞme une petite discussion avec la modĂ©ration ceci dit 
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j'ai été un peu rapide en besogne sur mon post précédent ceci dit:
tout cela découle de l'oeuvre d'un romancier (tous les cinéphiles ici le connaissent je suppose)
Walter SCott-Ivanohé
c'est rigolo parce qu'il est anglais et qu'il est le fondateur de du romantisme (avec Ivanohé justement) et que les Anglés sont tellement tapé sur la gueule, et Guillaume le conquérant a mis un peu de temps à envahir l'ile, que de l'art roman en angleterre yen a pu beaucoup justement.
Après ils sont partir conquérir les amériques et les indes
Tandis qu'en France doux pays respectueux de l'art et de la culture et du patrimoine et ma subvention slurp svp slurp le patrimoine roman cohabite harmonieusement avec le patrimoine gothique et le monde entier nous l'envie (ma subvention vous dis-je)
Et dans la foulée de Walter Scott (était il le frère d'Adèle ?) apparut la figure géante et Tutélaire de Rme Dom Joseph Pothier
réinventeur du chant Grégorien et des modes d'églises en France non seulement les murs sont beaux mais en plus on leur donne vie!! (et la subvention ?)
L'influence de son travail se fait sentir jusqu'Ă  Satie Debussy et en Messiaen.
Donc effectivement filmtunes n'a tout àç fait tort, juste dĂ©viant hĂ©rĂ©tique peut ĂŞtre, et avant de brĂ»ler un hĂ©rĂ©tique il faudra beaucoup d'eau sous les ponts et noyer prĂ©alablement le zouave du pont de l'alma 
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Message  { par filmtunes

Oui, je n'étais pas assez précis. Je voulais dire que c'est au début du 20e que la musique modale est une spécialiste française et anglo-saxonne. Les longs méandres modales (comme dans certains morceaux de Ravel, ou l'Adagio de Barber ou encore dans la 3e symphonie de Vaughan Williams), on les cherche en vain chez leurs contemporains à l'est (Mahler, Strauss, etc.) qui sont portés beaucoup plus sur des harmonies chromatiques à sensibles fortes, en prolongeant Tristan...

VoilĂ , c'est tout ;-) 
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filmtunes a écrit :Oui, je n'étais pas assez précis.
Du coup je n'étais pas très poli mais c'est de ta faute 8)
hum après cet exercice de mauvaise foi, ce qui différencie les Français des allemands au XIX° siècle sur ce problème ce n'est pas l'utilisation des modes mais le traitement.
Les Anglais redécouvrent leur patrimoine je me permet de te rappeler que l'oeuvre la plus connue de Vaughan Williams ben c'est des variation sur un thème de Tomas Tallis, si tu lis les traveller's song du même c'est rigolo on dirait "du Ravel à la main droite et du Brahms à la main gauche (par endroits)"
Mais bon les français n'ont pas à assumer l'héritage des chorals de Bach: les mélodies de Luther sont très souvent modales et la magie de Bach constitue à donner un traitement tonal à l'harmonie sans rien renier de la mélodie, mais en France les parpaillots ont été pourchassés, et les mélodies de Luther n'ont pas eu plus de succès que ça. Par contre comme je l'ai écrit ci-dessus les Anglais et les Français réinventent le moyen âge de Ivabohé à... Thierry la Fronde (bon on a les scénaristes qu'on peut hein, on ne se moque pas) et de Viollet le Duc à Paul Claudel, il vaut mieux éviter de se ballader à Notre Dame sous les transepts un mauvais coup est vite arrivé ;)
Mais effectivement déjà si on oppose le traité d'harmonie de Jean Philippe Rameau aux chorals de Bach, si au lieu de chercher la compétition comme ce gros benêt de Karl Philipp Emmanuel (à en lire Förkel), on lit ce qui est écrit on voit en germe ce qui opposera même Schönberg à Varese , mais c'est évidemment plus dans le traitement que dans le matériel, là il n'y a pas de prohibition.
Brahms ne comprendra pas et ne voudra pas comprendre la technique de Frank alors que par ailleurs il est amoureux des mélodies tziganes...
Si on compare la 2° sonate de ce dernier à la première de Fauré on veut évidemment donner l'avantage à Fauré, alors que le travail sur le développement de Brahms atteint à ce moment là une appogée inégalée, alors que Fauré très habilement élude la question grace à sa virtuosité des simples modes d'église remis au goût du jour...
etc... Et patati und kartofelna
a+
cordialement 
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